Sans titre – Zonder titel – Untitled


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La première manifestation démocratique de

l'Histoire: chacun vient avec sa PROPRE

revendication!

ou

Pour en finir avec Sempé



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Le 27 janvier à 15h, rue des Bannières


Lien d'édition secret: http://umap.openstreetmap.fr/fr/map/anonymous-edit/188792:3qfm1-eF39EVYQnUSoTLUB4XkY4

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Concept


Un manifestant n’est pas forcément un mouton, un suiveur, un démissionnaire, en un mot un plus ou moins bon petit soldat. Parions que, pour faire entendre sa propre voix, il suffit de lui offrir l’occasion d’être son propre leader, gourou et guide.
C’est ce que propose en toute simplicité le Collectif MANIFESTEMENT: la première manifestation sans mot d’ordre préalable, et partant la première manifestation démocratique de l’Histoire.


Ne craignez-vous pas le désordre, l’anarchie, le bordel ?

− La cacophonie politique de centaines de revendications différentes sera au contraire poétiquement très symphonique !

− Le pari n’en reste-t-il pas moins risqué ?

− Vaccinés contre la nature humaine, nous sommes, au Collectif MANIFESTEMENT, tactiquement optimistes mais point naïfs. Les écueils possibles (à craindre ou à espérer?) ne se limitent pas, en effet à prendre une jérémiade pour une revendication.

Il y a aussi:
oublier sciemment sa banderole, la chiffonner, la retourner, la brûler, la transformer en parapluie, la laisser choir, lui préférer un ballon, lui substituer un drapeau (quitte à le brûler), voire une fleur qui peut se faire bâton, ou pire: finasser pour ne pas avoir de banderole, ou pire encore: porter celle d’un autre, quand ce n’est pas opter pour l’uniforme, insulter son prochain, saboter pour le plaisir, dresser des barricades, mentir sur ses mobiles, exposer ses fantasmes, user d’animaux innocents, tirer la revendication à soi, abuser d’enfants endoctrinés, sombrer dans le corporatisme, faire 4 manifestations en une, faire de l’humour à deux balles, mener son petit monde en bateau, confondre cortège et manifestation, préférer résolument la mer à la terre, manquer d’inspiration ou la tuer dans l’œuf, mettre en abîme plutôt qu’en coupes réglées, lâcher des vœux niais ou prolonger le nouvel an, déborder éhontément des trois langues nationales, déplacer les glissières d’autoroute au lieu de faire bouger les lignes, exhiber ses rêves ou étaler ses cauchemars au lieu de voir la réalité, profiter des étrangers présents dans la foule pour faire la publicité de son bureau de change, faire chier les illettrés au lieu de leur dire «Polissez-vous!» ou les provoquer jusqu’à l’absurde, saloper sans vergogne puis se doucher au lieu de tout repenser en profondeur, enfumer les consciences ou exploser les idées au lieu de les éclairer de l’intérieur, réclamer symboliquement la tête au lieu de refondre réellement le corps, s’y mettre à plusieurs au lieu se suffire à soi-même, rester bien au chaud au lieu de braver le grand air, enfoncer des portes ouvertes au lieu de les faire voler en éclats, généraliser à outrance ou extrapoler à l’envi au lieu de préciser la cible, se complaire dans l’hermétisme, cultiver l’ambiguïté, se perdre dans l’abstraction, s’abîmer dans l’infantilisme, enfiler des truismes, afficher l’évidence ou jouer au plus fin au lieu de rester concret, débouler dans un stade, s’inviter dans le désert ou se limiter aux trottoirs au lieu d’occuper les rues qui sont faites pour ça, barricader au lieu d’avancer, distraire l’attention des médias, feinter ou pêcher au lieu de militer, contre-manifester au lieu de manifester, demander pardon au lieu de dédommager, dévoiler sans fausse honte sa religion au lieu de s’en émanciper, travestir la manifestation en campagne électorale, archiver le présent au lieu de préparer l’avenir, croire en l’amour plutôt qu’en la révolte, s’indigner au lieu de se féliciter, occuper au lieu de déménager, débarquer au lieu de dégager, coder au lieu de traduire, jouer les provocateurs, se cracher dessus, se contenter de statistiques, psychologiser au lieu de contextualiser, inviter des people au détriment du peuple, rêvasser, poétiser, prier ou se bercer d’illusions au lieu de résoudre, se singulariser, égocentrer ou personnaliser son message au lieu d’universaliser le débat, s’amuser entre copains ou leur téléphoner au lieu d’infléchir la fatalité, exhiber ses jambes, montrer des dents quitte à faire peur, arborer son torse, dénuder son dos, découvrir sa culotte, rester en culotte, se déculotter carrément, voire se dévêtir des pieds à la tête pour terminer tout(e) nu(e), bref, cultiver l’inconvenance au lieu de révéler l’intimité de ses convictions, dévoyer au lieu de percuter, déplacer les colonnes au lieu des montagnes, racoler, prêcher, prophétiser, intimider ou commander au lieu de convaincre, mettre en scène, photographier, performer, photoshoper ou télescoper au lieu de manifester, se promener, courir, pédaler, monter ou rouler (fût-ce sans chauffeur!) au lieu de marcher, sauter en longueur, tenter le grand écart, se mettre au lancement du poids ou tâter du pavé au lieu de frapper là où ça fait vraiment mal, citer au lieu de composer, s’isoler au lieu de se regrouper, iconiser au lieu de communiquer, se déchaîner au lieu de se (faire) soigner, se démarquer au lieu de marquer les esprits, faire part de son incrédulité plutôt que de son message, détourner des statues ou les assaillir, tagger des murs, bomber des boucliers, mobiliser des poubelles, squatter des vitrines, s’inviter chez les antiquaires, vandaliser des plaques de rue ou rehausser des plaques de ministère au lieu de s’exprimer en son nom propre, aimer, draguer, tester son couple, s’embrasser, se réembrasser jusqu’à s’accoupler ou jouir seul(e) au lieu de vaincre, se museler au lieu de parler, métadiscourir au lieu de discourir, se réjouir ou sourire au lieu de se révolter, gribouiller à la hâte ou ponctuer à l’envi au lieu d’écrire, coller ou suspendre sa banderole au lieu de la brandir fièrement, uriner, vomir ou gicler, bref faire fuir tout le monde, au lieu de fédérer, se cacher frileusement, se masquer comme des enfants, mentir sur son identité, faire volte-face, se flouter à la grosse louche, se protéger lâchement et même se déguiser en flic en civil ou, plus fort encore, se mettre carrément dans la peau de sa cible, au lieu de s’assumer pour ce que l’on est, déléguer au lieu de combattre, suivre au lieu de s’affirmer, douter au lieu de crier, constater au lieu de proposer, détruire au lieu de déconstruire, haïr ou maudire au lieu de désirer, s’autosaborder au lieu de s’autonomiser, se laisser pincer le nez ou masser les yeux au lieu de se laisser aller, jouer des mains, déshonorer du doigt ou taper du pied au lieu de se gratter la tête, s’agenouiller, se coucher puis s’endormir ou faire le mort, voire agoniser au lieu d’aller de l’avant, s’asseoir puis pique-niquer et s’installer, voire s’enraciner, au lieu de défiler, dripper pour épater la galerie au lieu dépeindre la situation telle qu’elle est, donner un ordre au lieu de le chambouler, magritter au lieu de vélasquer, autodafer au lieu d’autopsier, timballer au lieu d’emballer,

ARGUMENTS


− Une manif sans revendication ?
− Mais les indignés avaient déjà inventé ça !

Une manif sans revendication? Mais les indignés avaient déjà inventé ça !

− Certes, et nous l'avons dénoncé en son temps... Non, la manif est «Sans titre» mais elle exhibera autant de revendications que de manifestants.

− C'est un peu manifester pour manifester. Un clin d'œil à l'art pour l'art ?

− L'art pour l'art revient à produire à la chaîne. Manifester pour manifester revient à réfléchir en boucle.

− De l'art abstrait, alors ?

− En tout cas pas de l'art figuratif : les manifestants ne feront pas de la simple figuration. Chacun est une manifestation. Un authentique être-manifestant.

− Et ceux qui viennent les mains vides ?

− On les appellera des voyeurs. Ou des pique-concepts. Ou des journalistes.

− Je persiste: mobiliser avec une manif sans slogan, ce n'est pas mobiliser !

− Nous persistons de même: nous ne mobilisons pas, nous créons le dispositif permettant à chacun de se mobiliser soi-même. La nuance est de taille. Foin des manifs participassives ! Nous inventons le manifestant participactif !


− Mais qu’est-ce qu’une «revendication»?
− Pas une jérémiade en tout cas.

Mais qu'est-ce qu'une «revendication» ?


− Pas une jérémiade en tout cas.


La différence ?


− La jérémiade monopolise l'espace public à des fins privées. A l'inverse, parce qu'elle est toujours politique, la revendication s'autorise légitimement l'appropriation momentanée de l'espace public. Même soulevée par un seul individu, sa portée est impersonnelle et universelle. La revendication ne privatise jamais l'espace public. Au contraire, elle en fait la publicité. Mieux: elle le proclame. Soucieux de la cohérence de son action (quitte à perdre en pouvoir racoleur), le Collectif MANIFESTEMENT a toujours été davantage "Proclaim the street!" que "Reclaim the street!"


Des exemples ?


− Rien de plus simple:

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− Mais pourquoi faut-il manifester?
− Vous voulez dire: Qu’est-ce qu’une manifestation?


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LETTRE YOUGOSLAVE

Cher noyau dur,
Je vous écris de la périphérie molle, de la mollesse périphérique où, avec certains camarades, je me trouve ce jour de fin et de commencements:).
En vous promettant d’ores et déjà une suite à cette lettre et le prolongement de certaines thèses opposées du débat, je vous envoie les premiers arguments en faveur d’une «manifestation sans titre», avant la réunion de 14h à laquelle, hélas, je ne pourrai participer étant donnée ma position centrale au sein de ma périphérie lointaine.
Sans oublier ce que Marx écrivit à Kugelmann à propos de la Belgique (1876): «Vous devez savoir que la Belgique est le seul pays où le sabre et le fusil ont, régulièrement, d'un bout d'année à l'autre, le dernier mot dans chaque grève» (nous savons que les temps ont changé), défendre le principe d’une «manifestation sans (titre)» aujourd'hui, c'est précisément soutenir la capacité créatrice de résistance de tous. C’est aussi la thèse qui est soutenue dans le dernier paragraphe du texte ci-après. Soutenir la capacité émancipatoire de tous, sans grande espérance, c'est garder à l’esprit ce texte que Lénine écrivit, en 1905 déjà, sur les contradictions qu’une manifestation porte en soi: puisque rien ne s’obtient sans lutte, il faut être conscient des limites de la revendication pacifique. C’est là que réside toute la contradiction, c'est en cela que lutter pour un vide manifestant, c'est, contradictoirement, lutter pour la capacité de tous à manifester: si manifester n'est jamais suffisant, c'est au moins un commencement.
ps. Dans la Charte de MANIFESTEMENT, ceci est déjà subtilement souligné, la manifestation est toujours une coquille vide:

Une manifestation est un soulèvement insurrectionnel face à l’état présent du réel. Il prend la forme d’un rassemblement de personnes physiques, intempestives et joyeuses itinérant dans les rues d’une ville, à une date et une heure annoncées à l’avance, sous la bannière d’un unique mot d’ordre décliné de cent façons, le tout encadré par les forces de police en nombre suffisant pour contenir les débordements inespérés. Bref, une esthétique du cri orchestré dans les règles de l’art, qui est aux antipodes du folklore, des bons sentiments et de toute autre volonté d’apaisement. La manifestation répond en effet à une urgence mûrement, politiquement et vachement réfléchie. En résumé, la manifestation, au départ, n’a de révolutionnaire que le nom. Ce qui est un excellent départ.

De l'île de Vis
amicalement
Neime Reč
P.S. Lénine: Rapport sur la Révolution de 1905
Écrit en allemand avant le 22 (9) janvier 1917.
Publié pour la première fois le 22 janvier 1925, dans le n° 18 de la Pravda.
Signé: N. Lénine.
Conforme au manuscrit.
Œuvres, tome 23, Editions Sociales, Paris, Editions du Progrès, Moscou, 1974, p. 259‑277.
Jeunes amis et camarades,
Nous commémorons aujourd'hui le douzième anniversaire du "Dimanche sanglant", considéré à bon droit comme le début de la révolution russe.
Des milliers d'ouvriers, non pas des social-démocrates, mais des croyants, de fidèles sujets du tsar, conduits par le pope Gapone, s'acheminent de tous les points de la ville vers le centre de la capitale, vers la place du Palais d'Hiver, pour remettre une pétition au tsar. Les ouvriers marchent avec des icônes, et Gapone, leur chef du moment, avait écrit au tsar pour l'assurer qu'il se portait garant de sa sécurité personnelle et le prier de se présenter devant le peuple.
La troupe est alertée. Uhlans et cosaques chargent la foule à l'arme blanche; ils tirent sur les ouvriers désarmés qui supplient à genoux les cosaques de leur permettre d'approcher le tsar. D'après les rapports de police, il y eut ce jour-là plus d'un millier de morts et plus de deux mille blessés. L'indignation des ouvriers fut indescriptible.
Tel est, dans ses grandes lignes, le tableau du 22 janvier 1905, du "Dimanche sanglant".
Afin de mieux faire ressortir la portée historique de cet événement, je citerai quelques passages de la pétition des ouvriers. Elle commence par ces mots:
"Nous, ouvriers, habitants de Pétersbourg, nous venons à Toi. Nous sommes des esclaves misérables, humiliés; nous sommes accablés sous le despotisme et l'arbitraire. Notre patience étant à bout, nous avons cessé le travail et prié nos maîtres de nous donner au moins ce sans quoi la vie n'est qu'une torture. Mais cela nous a été refusé; selon les fabricants, cela n'est pas conforme à la loi. Nous sommes ici des milliers et, comme tout le peuple russe, nous sommes privés de tous droits humains. Tes fonctionnaires nous ont réduits à l'esclavage."
La pétition énumère les revendications suivantes: amnistie, libertés civiques, salaire normal, remise progressive de la terre au peuple, convocation d'une Assemblée constituante élue au suffrage universel et égal. Elle se termine par ces mots: "Sire! Ne refuse pas d'aider Ton peuple! Abats la muraille qui Te sépare de Ton peuple! Ordonne que satisfaction soit donnée à nos requêtes, fais-en le serment et Tu rendras la Russie heureuse; sinon, nous sommes prêts à mourir ici même. Nous n'avons que deux chemins: la liberté et le bonheur ou la tombe."
Ceci est la version imprimable.


− Le Collectif MANIFESTEMENT est unanime?
− Pas du tout. Comme toujours. Heureusement.

Le sein du Collectif MANIFESTEMENT est divisé sur la pertinence de la manifestation "Sans titre - Zonder titel - Untitled"

1) 30/11/12, Serge:
Sans doute êtes-vous au courant du titre de la dernière manif.
Manif sans slogan.
Vous n'êtes pas sans savoir, que toute manif implique une mobilisation. "Manif contre la mort" en était un exemple magistral. La manif que le plus enthousiaste d'entre nous propose pour 2013, contient en son concept, l'impossibilité de mobiliser. C'est un peu comme vouloir se soulever par ses cheveux. Oui, m'a-t-on répondu, chacun peut venir avec son propre slogan. Où est l'effet de masse? Les mots clés, les banderoles, l'atelier du même nom? A la trappe.
C'est pourquoi, devant cet appel au vide, je propose le thème de 2014: Nous sommes tous des Rom". Vraiment mobilisateur et d'actualité, ce thème a de quoi faire bouger, y compris des assoc etc...
Réagissez face à cet appel au vide.

2) 30/11/12, Laurent:
Mais il y avait une réunion (très chouette et fructueuse malgré le peu de monde) hier, cher Serge, pourquoi t'es pas venu? Et tu répètes en boucle "l'impossibilité de mobiliser" et je persiste à comprendre: c'est très mobilisateur de pouvoir venir avec sa propre revendication!
Et si c'est l'atelier banderoles qui te manque, rassure-toi; il est très clair qu'on en aura même davantage car on va inviter à venir faire leur banderole ici au cas où ils n'ont pas de matos!

3) 30/11/12, Xavier:
je dois dire que je partage a priori la perplexité de serge. mais quelle manif de manifestement ne m'a pas rendu perplexe? la manif sans-titre sera la quintessence de la manifestation, une case vide de manifestation, une manifestation dont on a dégagé le mobile, une manifestation qui assume enfin le fait qu'on ne trouve jamais deux personnes marchant pour les mêmes raisons dans un cortège et que ça tourne en rond sans que les badauds sachent rien de son contenu, une manif dont les médias auront du mal à détourner le mobile, qui rendra même les flics perplexes. une seule solution la manifestation, tout ça. manifester quoi d'abord?
donc est-ce un mode d'action (politique) et à quelles conditions? elle constitue en même temps une démonstration de ce qu'est une manifestation (ou une action politique) par le dévoilement de ce qu'elle n'est pas (une jérémiade, une prière). bref, cela rejoint les "nouvelles figures de la résistance" de notre chère ivana: qu'est-ce qu'une manif et à quoi ça sert putain de bordel de merde!?

4) 01/12/12, Serge:
Oui, Xavier, l’amour sans partenaire, serait la quintessence de l’amour. C’est cela que tu veux dire?
Quintessence de Bises, sans bises.

5) 01/12/12, Xavier: moi ça m'a fait penser à ça (que j'ai traduit hier): En 1953, Robert Rauschenberg, alors peu connu, a pris une boites de gommes et s’est mis à effacer un dessin saturé de Willem de Kooning - et cela avec l’autorisation du roi de l'expressionnisme abstrait-, “afin d’amener le dessin dans le blanc absolu”. Si nous acceptons que cette pièce intitulée “de Kooning effacé” est un acte de dessin, alors c’est un acte de dessin qui ne doit pas être répété, puisqu’il est la négation du dessin, ou un contre-exemple du dessin: un acte qui sert seulement à éclairer ce qu’est le dessin en montrant ce qu’il n’est pas. Cet acte d’effacement nous rappellera toujours, par un mouvement contraire, ce qu’est l’essence du dessin: susciter la forme par le trait en manipulant le média. Comprendre l’effacement révèle le fantôme du dessin qui lui précédait. Si nous considérons “de Kooning effacé” comme un exemple des séries blanches de non-images, nous voyons immédiatement que n’importe quel effacement aurait suffit, et il n’était pas nécessaire que ce soit celui d’un dessin de de Kooning. La composante conceptuelle est évidemment importante. Comme Rauschenberg l’a reconnu, l’acte d’effacer un de Kooning est le point principal, plus que simplement effacer. Ainsi, Rauschenberg a clairement contesté, questionné et critiqué le rôle du Grand Artiste/Auteur tel qu’il est proclamé par l’institution de l’histoire de l’art, en s’appropriant et réinterprétant une oeuvre d’art déjà existante/établie.
bref, c'est un acte limite. montrer ce qu'est/ce que n'est pas une manifestation. première métamanif, si l'on veut. très ouverte, peut-être trop. une expérience limite.

6) 01/12/12, Serge: Oui oui, c’est intéressant Rauschenberg.
Après (vers 18h) la manif: non, Islamisme n’est pas..., j’ai consolé Laurent pendant une heure, car il était déçu du “”nombre”” de manifestant. Sa douleur était vive.
Oui Xavier, on peut jouir avant à la manif du concept et être 15 à la manif, les potes et obligés de Laurent, les amis, la famille. Et surtout un ou deux journalistes même stagiaire. Quelques banderoles format carte postale, et des slogans toujours faux, car ne correspond qu’au concept général et pas à la revendication du manifestant “m”, venu avec son slogan, si tout va bien.
Vous jouissez du méta langage. Et Pourquoi pas une manifestation furtive? L’ essence absolue de la manif, l’être de la manif en ce qu’elle se soustrait à toute étance. N’est-ce pas une bonne idée. (Un thème pour la prochaine réunion du “Collectif”)

7) 02/12/12, Laurent: J’insiste juste au passage sur le mobile suprême et hautement mobilisateur: “la première manifestation démocratique de l’Histoire”!

8) 02/12/12, Philippe: Je viens de lire très rapidement la controverse. Je crois que tes contradicteurs pour le dire brutalement montrent leur amour du concept (ou leur esthétisme?) plutôt que leur acuité politique. Bref l'avant-gardisme risque toujours de n'être l'avant-garde de rien, sinon de sa propre (in)satisfaction.

9) 02/12/12, Jean-François G.: chers maîtres
je m'en voudrais de la ramener, mais, Laurent!, j'ai l'impression que mon consulting jadis n'a pas retenu toute ton attention. Si l'on s'imagine s'adresser, manifestant, à qui que ce soit qui ne soit pas nous-mêmes, c'est mal parti. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de mobilisation? Dites-moi qu'on se marre, chers chers. On ne mobilise que soi-même. Il y a quelque chose de la méthode Coué dans ces manifs. Je manife pour me tirer momentanément du gloom où me plonge l'impossibilité quotidienne, écrasante, permanente de lier du lien, ne fût-ce que parce que ce lien à lier n'existe même pas.
Je propose: la manif permanente. C'est-à-dire une forme de vie commençante, dont les manifs annuelles seraient l'une des multiples manifestations. Laurent me dira: et la Loeuvrette Factory alors! C'est vrai que je devrais me ressaisir.

10) 02/12/12, Simone: merci de me faire participer aux joutes tout simplement humaines du débat.
Pour moi (ça commence!) là.
Conceptuellement la différence entre Manif et le cas Rauschenberg-Decoonink ou tout autre acte d'un artiste, c’est que l'une est plurielle et l'autre individuel
la 1ère veut mobiliser (sur quoi, avec qui, débat, limites, acceptation-mutilation etc...?)
la 2ème ne veut mobiliser personne d'autres que les 2 protagonistes et sur un objet réel
dans l'immédiat de l'acte.
Ces 2 positions sont inconciliables. Est-ce le(un) but de la démocratie de vouloir les réconcilier. That is the question?
Comme les deux sont à géométrie variable (Thèmes et Troupes), le Collectif se trouve coincé entre le deux!
Laurent, je comprends tout ce que vous voudriez vouloir entraîner à dépasser
Est-ce possible?

11) 02/12/12, Serge: Face à l’appel de Laurent à des réactions, voici de quoi vous permettre d’aller plus loin dans l’entreprise et nourrir le site qui en a bien besoin:
Ne pas demander d’autorisation à la Police. (une telle demande serait indigne de la réflexion menée par l’équipe )
Ne pas fixer de rendez-vous ni de parcours ( privilégier la fluence libertaire)
Ne pas concevoir, imprimer, placer une affiche ( l’absence de titre dans sa déréalisation imprimée)
Moyennant ces quelques précautions conceptuelles, il se pourrait que le Collectif arrive à subvertir l'idée même de "manifestation".
J'offre également un dessin pour le site: A4 blanc, 250 gr (Shuller). Typo en défonce, fonte indéfinie, corps à méditer.

12) 02/12/12, Anne: Sois certain d'une chose: si pas autorisée, la manif comptera 20 personnes (je suis contre les manifs autorisées, mais je sais par expérience que personne ne vient aux autres).

13) 02/12/12, Serge: C’est un beau chiffre. Ceux qui déconstruisent le concept ne compte pas en manifestant comme des boutiquiers, mai en idée!

14) 02/12/12, Xavier: à ce compte, en effet, autant ajouter à la liste déjà infinie une "journée de la manifestation".
ça pourrait être rigolo. mais on ne remarque déjà pas les autres, celle sans caleçon, celle de la secréataire, celle du fonctionnaire, celle du sida, du rhume des foins ou du rutabaga.

15) 03/12/12, Laurent: Le débat dévie... depuis le départ! Vous parlez d'une manifestation sans thème alors qu'il s'agit d'une manifestation avec autant de thèmes que de participants puisque chacun viendra avec sa revendication. La mobilisabilité réside là: c'est la première manif participative (ou démocratique) de l'Histoire. On ne peut rêver plus exaltant! Exercice qui permet aussi de réfléchir à ce qu'est une manifestation et à ce qu'est une revendication.
J'ai l'impression que Serge trouve non seulement improbable que des revendications spontanées s'offrent à la vue le jour de la manif (je respecte son pessimisme existentiel - chacun sa bouée) mais qu'il les trouve a priori dénuées d'intérêt (je ne partage pas ce dédain - chacun sa naïveté). J'imagine au contraire une manif où chacun, tout en brandissant sa propre revendication, n'aura de cesse de lire, voire discuter et contester, les revendications des autres. Une espèce de mini instantané théâtralisé des préoccupations politiques (au sens premier, c'est-à-dire large) des uns et des autres.

16) 03/12/12, Serge: W. Anders, le premier mari d’Anne Arendt fut convié à la fin des années 1920 à Berlin afin de philosopher à propos de la métaphysique de Kant.
Il proposa à ces collègues philosophes de se pencher plutôt sur “Mein Kampf” et ses conséquences déjà trop visibles dans les rues berlinoises. Ses collègues lui dirent que cela n’avait rien à voir avec la Philosophie. Il cessa de philosopher pour devenir journaliste.
Ainsi, Laurent et 1 ou 2 autres (max), souhaitent une manif sans titre (et non sans thème) et interroger le concept de manif.
Moi, je propose le thème de 2014, “NOUS SOMMES TOUS DES ROMS”, urgence de mettre à mal les poncifs cruellement identitaires qui se font jour en Europe. Alors, chers membres du collectif, choisissez entre la glose et l’action.
Que préférez-vous: “sans titre” (comme la galerie du même nom (que doit beaucoup aimer Laurent pour lui faire de la pub*)) ou “Nous sommes tous des Roms“.
[* allusion scélérate, infâmante et ignominieuse à la galerie [100 Titres](http://www.100titres.be/) avec qui ledit Laurent n'entretient pas de relation particulière, outre une plaquette publiée en 2008. L'allusion est bien plutôt à l'article 5 de la Charte du Collectif MANIFESTEMENT, qui établit qu'une manifestation du Coilectif est en même temps une performance d'art contemporain, discipline qui raffole du titre "Sans titre" - NDLR]

17) 03/12/12, Xavier: il est évident que nous sommes tous des roms et que nous devons le manifester, qu'il y a là une urgence nécessaire. tous des chômeurs, tous des exclus du chômage, tous des sans papier, tous des demandeurs d'asile, tous des minimexés...
mais il me semble que nous sortons là du cadre d'action du collectif Manifestement. c'est la dimension artistique, polémique, conceptuelle, décalée, incompréhensible a priori qui n'apparaît pas ici.
parmi les urgence, il y a aussi bien sûr la lutte contre la troïka et le pouvoir démesuré des secteurs financiers, que la haine des roms, des pauvres, des exclus de tous poils sert simplement à masquer.
le collectif Manifestement a toujours abordé de vraies questions politiques, c'est vrai (démocratie, sans abris, islam, congo...) mais jamais en allant droit au but comme ça. toujours de façon à donner à penser, et toujours avec quelques années d'avance sur la jugeotte médiane (le cas le plus spectaculaire fut bien entendu "tous unis contre la démocratie!") à mon sens, une manifestation sur le thème "Nous sommes tous des Roms" n'est pas une manifestation de notre collectif. et en aucun cas le fait d'en être membre ne nous empêche de participer activement, voire d'organiser cette nécessaire manifestation.
c'est en mon nom que j'ai participé à la grève générale du 14/11 (nous y étions quelques uns bien seuls...) et c'est en mon nom que je m'insurge contre le corporatisme mou du gland des artistes qui ne voient même pas de quel jeu infâme ils sont les dupes et quel système d'injustice fiscale ils servent (je fais référence au privilège fiscal qu'ils réclament et qu'on leur accorde, ces précomptes libératoires qu'on condamne à juste titre dans la finance ou l'immobilier). pas au nom du Collectif.
je ne suis pas opposé, bien sûr, à travailler avec le collectif sur ce sujet brûlant, mais pour commencer il faudrait lui trouver un titre qui soit cohérent avec sa charte et ses buts, donner à penser, tout ça.
en attendant, nous sommes tous angela merkel. 😉
18) 03/12/12, Laurent: Sans surprise, Xavier a, lui au moins, bien saisi que "le Collectif MANIFESTEMENT a toujours abordé de vraies questions politiques, c'est vrai (démocratie, sans abris, islam, congo...) mais jamais en allant droit au but comme ça." En l'occurrence, la marque du Collectif MANIFESTEMENT tient non pas, en 2014, à l'intitulé très bateau de la manifestation ("Nous sommes tous des Roms!") mais à son sous-titre ("Plaidoyer pour ne plus jamais utiliser dans son acception méliorative l'adjectif nomade"). Car c'est là que se loge le cœur jamais dénoncé de l'injustice dont les Roms sont les victimes: qu'on les accuse d'être nomades alors qu'il n'est pas un seul domaine de l'art, de la publicité ou plus généralement de l'air du temps qui ne fasse un usage positif (pour ne pas dire vendeur) de l'adjectif nomade. Et la liste de ces usages vendeurs a été commencée il y a longtemps déjà et elle est loin d'être exhaustive, et elle ne le sera pas d'ici fin janvier prochain. Non, les manifestations du Collectif MANIFESTEMENT n'ont jamais été improvisées sur un coup de tête et elle nécessite de prendre à l'avance quelque élan.

19) 03/12/12, Serge: C’est amusant, parce que “Nous sommes tous des Roms!” est le thème de 2014. Une nouvelle réflexion sur un thème futur...très fort!
Ceci dit d’accord avec tes suggestions 2013, Xavier.

20) 03/12/12, Laurent: Il est bien temps, Serge, que tu te rendes compte que la manif "Nous sommes tous des Roms!" est programmée sur le site du Collectif depuis au moins 3, 4 ans.

21) 02/12/12, Simone: si l'acte de l'artiste n'est jamais gratuit celui de Decooninck et celui de Rauschenberg n'échappent pas à la règle.Ils ont dit l'un et l'autre ce qu'ils avaient à dire je lis la page blanche laissée par Rauschenberg comme une ouverture: regardeur remplis la page toi même.Je t'en donne le droit. Comme Laurent donne le droit au manifestant de remplir sa page mais qui est prêt à sauter dans le vide? à part ceux qui ont le ventre vide et ceux qui ont la tête prête à éclater.

22) 03/12/12, Laurent: Bien vu, Simone: "qui est prêt à sauter dans le vide?" Pas tout le monde en tout cas...

23) 02/12/12, Simone: Revenir aux fondamentaux: écraser le 27 JANVIER AVEC PANACHE .
Dans cette perspective c'est la 1ère fois que chacun(e)le fera à sa manière.
Les intellectuels à la faculté et dans les bibliothèques et les artistes à leurs ateliers, expos,musées, colloques, etc. La populace revendique dans la rue. La première manifestation de l'histoire qui soit plus rassembleuse qu'une marche blanche.

23) 02/12/12, Nicolas S.: Même les contre-manifestants brandissant des pancartes «NON AUX MANIFESTATIONS SANS TITRES» seront comptés parmi les manifestants.

«Si les Partis servaient à exprimer des convictions, ça se saurait. Depuis longtemps (depuis toujours?) les partis politiques ne servent pas à grand-chose d'autre qu'à conquérir le pouvoir, à distribuer les investitures, et à capter les subventions publiques. Des coffres-forts, et des fichiers.» (Daniel Schneidermann)

«retirez-vous de vos partis respectifs et gouvernez en tant qu'indépendants de nom et d'esprit» (Sergey Brin, co-fondateur de numerama)

«Jeudi, un autre nouveau mouvement est né, celui des «Sans-parti». Dans son manifeste, il soutient que «les partis politiques actuels» sont les «premiers responsables de la dégradation de notre démocratie».» (Le Devoir)

24) 02/12/12, Nicolas M.:
Différentes choses: pourquoi la manifestation devrait-elle être "mobilisatrice" à tout prix. N'est-elle pas dans l'essence de la manifestation signée au collectif la dimension de ne rien pouvoir prétendre par rapport aux volontés supposées des gens: si la réflexion est en elle-même valable, au moins pour ceux qui l'organisent, elle mérite d'être actée sur la place publique. Il me semble que cette manifestation constitue une expérience in situ de ce que nous avons, par ailleurs, nommé le vide politique: la conduite d'une marche groupée où le sens ne préside pas à sa formation, où il s'agit de connecter l'hétérogène, d'un rapport de non-rapports entre les différentes revendications. Plus simplement, l'intérêt de cette manifestation me semble résider dans le fait que ce qui fera office de "rassemblement" pour les participants, ce n'est non plus la cause pour laquelle on se mobilise, mais bien la puissance de mobilisation elle-même: "j'avais quelque chose à dire, d'autres aussi, et notre co-présence est un geste politique, certainement l'un des plus primitifs: se rassembler par la revendication, et non plus se rassembler pour revendiquer".
L'absence de titre permet de rendre manifestes les désirs sous-jacents que tout un chacun investit dans ses rapports avec la sphère politique de la revendication. Au final, c'est la puissance de l'acte même de porter à la publicité ce qui n'est à la base qu'une idée isolée, potentiellement mobilisatrice. Jean-François G. me semble dès lors avoir tout à fait raison. On ne mobilise que nous même, et c'est cet acte lui-même qui est potentiellement politique et donc à la source de tout rassemblement.
Par ailleurs, il me semble que Serge a parfaitement raison: ne pas demander l'autorisation est bien plus cohérent avec la démarche. Par ailleurs, la manifestation ne devrait peut-être pas être annoncée comme "LA manifestation du ... par le ...", mais comme "UNE manifestation s'établit à...avec ceux qui ont d'une façon ou d'une autre un besoin revendicatif". Ainsi, la perspective même de la dualité réussite-échec appliquée à cette manifestation n'a pas de sens: elle ne peut en aucun cas échouer, ni même réussir: elle aura lieu tout simplement, au sens de position et de possession: il s'agira d'ouvrir un espace qui sera occupé ou non, signifiant ou non, mais qui se possédera en propre.

25) 03/12/12, Laurent:
Que tout cela est clair, profond, enlevé et passionnant! Sauf qu'une manif sans autorisation en Belgique, c'est la garantie de son avortement sans autre forme d'intérêt. On ne peut pas faire trois choses à la fois. Deux, c'est déjà énormes.

26) 03/12/12, François:
Désolé de n'avoir pas encore répondu mais outre une vie très chargée et plutôt foireuse pour le moment, dans tous les sens du terme, je me rends bien compte à vous lire que je suis manifestement* très loin, et de plus en plus, des préoccupations, élucubrations, gesticulations, intellectualisations, théorisations, prospections, prétentions et introspections - voire extrospections - du Collectif. Je m'en dégage donc pour le moment, si vous me permettez l'usage de ce verbe.
* physiquement, mentalement, artistiquement, philosophiquement....

26) 03/12/12, Vanessa: sur le mobile suprême et hautement mobilisateur: “la première manifestation démocratique de l’Histoire”! j'en dit qu'en effet, c'est très limite, que conceptuellement, théoriquement, rhétoriquement c'est peut=être très mobilisateur et très démocratique MAIS à mon avis ce sera surtout comme mon dernier déménagement: tu remplaces "Venez quand vous voulez" par "Dites ce que vous voulez" et ça donne: puisque tout est bon, rien est bon. Résultat: personne ne vient.
"Finalement pourquoi me fatiguer si même mon voisin de manif ne peut pas m'entendre dans la cacophonie?" ou pire: "Finalement, ai=je vraiment à dire quelque chose qui ne sera entendu que par moi?". A moins donc de transformer ça en match style Le Grand Fossé d'Astérix et Obelix, ce ne sera motivant pour personne. A moins, encore, qu'il ne s'agisse de battre le record du nombre le plus FAIBLE de manifestant(s). Ce qui serait assurément gagné, chacun pouvant être considéré comme manifestant seul en juxtaposition de plein d'autres manifestants, seuls également. Dommage que les valeurs négatives ne soient pas possibles pour ce score, ça aurait assurément été tout à fait délicieux. Non, décidément, il manque quelque chose, en dehors du plaisir de se voir. Allons, ça ne peux pas marcher quand tu avoues dès le départ que c'est faute de temps de faire autre chose que tu amènes ce thème.
ça ne m'amuse pas. Pas enthousiaste. Je ne viendrai pas sur ce thème.

27) 03/12/12, Serge: “Pourquoi la manifestation devrait-elle être "mobilisatrice"?" A cette question essentielle de Nicolas M., je propose un complément: “Pourquoi un manifestant devrait-il (se) manifester?” Je répondrai à cette question le jour de la manif, sanctifiée par la Police ou non.

28) 03/12/12, Serge: Cette nuit j’ai fait un rêve, j’étais à une manif du collectif, il y avait un crocodile en métal, un corbillard fleuri, Jans et sa camionnette, Laurent en Birkenstock blanche, De Coninck et sa casquette de Flupke, Jean Bofane avec une étoile bleue, Simone brandissant une banderole lumineuse représentant l’Empereur, et puis plein de monde, des mots se baladaient entre la foule des manifestants. Boris Lehman photographiait des SDF en smoking strassé et un agent secret déguise en proto démocrate trinquant avec Xavier déguisé en sixième couche. A la fin de la manif, tout le monde a chanté un texte absolu sur l’air de: “ne me quitte pas”. C'était magnifique, un trou réel dans la banalité.

29) 03/12/12, Jean-François J.: J'émerge doucement (une fois encore, le bouton d'envoi ayant été actionné accidentellement il y a quelques instants) pour lire ce que je crains: un combat de coqs? J'espère ne pas voir le collectif sombrer comme l'UMP... A coups d'arguments chantournés, je vois du pourducontre ou ducontredupour cette manif' prochaine, sans titre, planifiée depuis l'an dernier. Perso, Nous sommes tous des Roms est un combat bien noble mais je pense hors de notre contexte: on n'est pas du club des indignés dont ce type de manifestation pourrait s'inspirer. Trop teinté politiquement aussi. Je préfère la poésie (qui a des implications politiques), base du collectif. En outre, il y a fort à faire pour donner le coup de main nécessaire à la réussite de DoucheFLUX, géniale implication sociale (privée) d'une idée à la base poétique (du collectif). Une chose (sociale) à la fois, non? J'aime les choses abouties: L'histoire du Congo est en passe de l'être: cela a pris cinq ans. doucheflux le sera en son temps, tout comme le Dégagisme. Je ne suis pas partisan d'une nécessaire manif' tous les ans. Mais celle, sans titre, rejoint le one shot de la mort... ne demande pas une préparation affolante, sinon un investissement soutenu de ceux qui voudraient y défiler. Et permet à mon sens de réfléchir, comme l'ont déjà évoqué, Xavier, François, Ivana, sur maints aspects de la forme originale de la manif' (chose d'ailleurs pensée à l'époque de la toute première: Y'a trop d'artistes!), bref, de rejoindre le rève sublime évoqué par Serge et finalement avoir une manif' qui à l'instar de le mort... pourrait être un acte d'une vitalité sensuelle urbaine accomplie.

30) 03/12/12, Laurent: Bien d'accord, chez Jean-François J., sauf sur ces mots: "Trop teinté politiquement aussi." Ce différend-là nous fait diverger depuis toujours, tous les deux. Sans que cela nous emmpêche de converger maintes fois par ailleurs!

31) 03/12/12, Nicolas M.: Je trouve, encore une fois, effrayant de voir que c'est l'absence de détermination précise qui rebute le plus: ne doit-on pas justement y voir la mobilisation suprême puisque, si la manifestation ne dit pas par elle-même ce pour quoi elle manifeste (sinon, dans le méta, pour le phénomène de manifestation lui-même), elle ouvre un espace à tous ceux qui, eux, n'ont pas d'autorisation. En ce sens, cette manifestation me semble être un pied de nez suprême au système du contrôle puisqu'il devient impossible (dans le principe) d'anticiper qui y sera et pourquoi. Le fait que le thème ne soit pas précisé à l'avance n'empêche personne d'organiser un groupe (même grand) qui puisse profiter du fait qu'un espace est manifestement et légalement ouvert, qu'il ne s'agit pas de se positionner a priori comme sympathisant ou ennemi, comme tenant du vrai ou du faux, mais bien comme acteur direct, comme singularité de ce qui se passe, comme potentiel de l'événement ; la police elle-même pourrait très bien être surprise, même. Toujours, de ce point de vue, par rapport à la capacité mobilisatrice de la manifestation, et compte tenu de la démarche d'Urselienne qui consiste à faire de la manifestation une oeuvre d'art, je trouve que se demander si la manifestation mobilisera ou non, sera percutante ou non, c'est fort similaire à l'artiste d'avant-garde prétendue, qui se demande si ça convient aux moeurs courantes, aux désirs artistiques contemporains, à ce qui d'ordinaire, marche bien (entendez, parfois, "vends bien"). Il ne me viendrait pas à l'idée (et c'est une banalité), s'il sagit de proposer quelque chose de nouveau, de me demander si quelqu'un l'attend particulièrement, si c'est susceptible de plaire, d'attirer, de mobiliser, sinon en faisant de la prospective légèrement stérile. La seule question déterminante, à ce stade, me semble demeurer dans le problème de la pertinence, de la cohérence de la démarche du point de vue propre et interne de ceux qui en organisent le déroulement.
Que rien ne soit conduit, que tout arrive, même rien, même le vide. Le collectif sera peut-être John cage, et la manif, 4'33'', ça en aura au moins le mérite, ou la prétention.

32) 04/12/12, Eric: Le débat sur la prochaine manifestation du Collectif Manifestement me laisse perplexe. En gros, je suis d'accord avec tout le monde, donc je me tais, c'est plus sain. (Par contre, je persiste à dire qu'il nous faudrait un système démocratique de mailing liste, afin que l'on ne doive pas passer par Laurent pour s'adresser aux autres. Je sais que je prêche dans le désert, mais cela ne me fera pas changer d'avis).

30) 05/12/12, Laurent: Tu ne prêches pas dans le désert, cher Eric, tu pisses dans le violon de mon temps, que je n'ai plus...

31) 19/12/12, Nicolas S.: Il faudra veiller à ne pas faire trop de publicité pour cette manifestation. Des manifestants venus sans idées se rallieraient prompto aux porte-calicots les plus racoleurs: «Non à l’augmentation des impôts!», «Défense de tuer les enfants!», «Laurent à poil!». Une large majorité des manifestants, en fonction de l’actualité du moment, ne défilerait bientôt plus qu’au son d’un seul slogan.

32) 21/12/12, Nicolas S.: Cette manifestation est la première manifestation universelle de l’Histoire. Lui donner un titre relève de la même gageure que de nommer Dieu. Si elle avait été la première manifestation européenne de l’Histoire, son titre alors aurait été: In varietate concordia (Unie dans la diversité – In verscheidenheid verenigd – In Vielfalt geeint – etc.), qui n’est autre que la devise de l’Union européenne.

33) 21/12/12, Ivana: J'envoie les premières arguments pour "une manifestations sans titre", avant la réunion de 14h à laquelle, hélas je ne pourrai pas participer vu le centre de ma périphérie éloignée!
Malgré que je retiens ce que Marx a écrit à Kugelmann à propos de la Belgique (1876): "Vous devez savoir que la Belgique est le seul pays où le sabre et le fusil ont, régulièrement, d'un bout d'année à l'autre, le dernier mot dans chaque grève."
Nous savons que les temps ont bien changé. Soutenir "une manifestation sans (titre)" aujourd'hui c'est justement soutenir le capacité créatrice de résistance de TOUS, la thèse qu'on soutient dans le dernier paragraphe du texte que je vous envois également. Retenir la capacité émancipatoire pour TOUS, sans grand espérance, c'est avoir en tête le texte de Lénine qui l'écrit déjà en 1905, à propos de toutes les contradictions d'une manifestation en soi: toujours savoir que sans lutte rien n'est obtenu, toujours connaître les limites d'une revendication pacifiste. Toute la contradiction réside justement là! C'est pourquoi lutter pour un vide manifestant, c'est lutter pour une capacité contradictoire à manifester: savoir que ce n'est jamais assez (de manifester), mais savoir que c'est déjà un commencement.
PS: Dans la Charte* de MANIFESTEMENT est déjà subtilement souligné ceci: la manifestation est toujours une coquille vide!
* Une manifestation est un soulèvement insurrectionnel face à l'état présent du réel. Il prend la forme d'un rassemblement de personnes physiques, intempestives et joyeuses itinérant dans les rues d'une ville, à une date et une heure annoncées à l'avance, sous la bannière d'un unique mot d'ordre décliné de cent façons, le tout encadré par les forces de police en nombre suffisant pour contenir les débordements inespérés. Bref, une esthétique du cri orchestré dans les règles de l'art, qui est aux antipodes du folklore, des bons sentiments et de toute autre volonté d'apaisement. La manifestation répond en effet à une urgence mûrement, politiquement et vachement réfléchie. En résumé, la manifestation, au départ, n'a de révolutionnaire que le nom. Ce qui est un excellent départ.


Hymne

Hymne des manifestants non moutonniers

(sur l’air bien connu de La vie en rose)

Partis de la rue des Bannières
Jusqu’au square Léopold II,
On a chacun porté le feu
Jusqu’à Woluwe-Saint-Pierre!
Quand la manif est «SANS TITRE»
On nous prend pour des pitres
Défendant leur petite cause!
Paraître si disparates:
C’est ça êtr’ démocrate!
C’est ça la vraie osmose!
Trouve ta revendication:
Tu nous donneras raison!
Il suffit que tu oses!
Pour une fois qu’on peut ne pas être moutons,
On se priverait de l’historique occasion ?
Et si jamais on est peu,
C’est que personne ne la veut,
La liberté…
Partis du concept de manif
Jusqu’à celui de libre arbitre,
On a manifesté «SANS TITRE»
Jusqu’à être rébarbatifs!
Quand la manif a cent titres,
Tu as voix au chapitre,
Nos cris se superposent!
Fini le prêt-à-penser,
Les slogans prémâchés,
Les calicots moroses!
«SANS TITRE» veut pas dire «vide»
Mais «espace à remplir»!
OCCUPY toute chose!
Résignés, défaitistes, pisse-petit: dégage!
Que la vérité sorte de sa cage!
Et si vous êtes pris d’un doute
Venez donc boire une goutte:
C’est ma tournée!



SLOGANS

Un vrai artiste est un artiste de trop.

Que l’artiste qui ne se sent pas de trop se jette la première pierre ! (il changera vite d’avis)

Cette pléThore d’aRtistes inflige un camOuflet aux adePtes de la pantoufle !

Et l’art de ne rien faire, y avez-vous songé ? À l’ère de la mondialisation, avoir du génie n’est plus une excuse pour faire de l’art !

Artistes ! Ne comptez pas sur Darwin : procédez à votre propre sélection artificielle ! Beaucoup d’appelés, Trop d’élus !

La quadrature du cercle Le verbe assister est de gauche mais le nom assisté est de droite.

Dans corporatisme, il n’y a pas art... mais rat !

Manifester contre les artistes pullulants, c’est poursuivre la grève de la fin de l’art par d’autres moyens !

L’art ne dérange plus. Est-ce une excuse pour rentrer dans le rang, c’est-à-dire grossir les rangs des mécontents? ÉVIDEMMENT!

- La volonté d’être scandaleux se mord obligatoirement la queue.

- Ça en dit long sur le désir qui la sous-tend!

L’ART POUR TOUS, C’EST L’ARISTOCRATIE À LA CARTE !

Cracher dans la soupe ? Pourquoi pas ? Pourvu que ça lui donne du goût...

Au pire, la manifestation dégénèrera en une authentique fête désintéressée !

« Trop d’artistes ! c’est le cri de détresse de la critique, inquiète de l’extraordinaire fécondité de l’époque. » in F. Benoît, l’Art français sous la Révolution et l’Empire. Genève, 1897, p.243.

Au XIXe siècle, c’est l’invention de la peinture en tube qui a fait exploser le nombre de peintres. Au XXIe siècle, c’est... les allocations de chômage ! « TOUT EST ART ! » ET L’ART DE SE TAIRE ?

- Quelque part, si la manifestation devait avoir lieu, ça devrait être sans la bénédiction de la commune, de la police, de respectables institutions culturelles, de...

- Je t’interromps. La manifestation aura précisément lieu quelque part : place Van Meenen!

Jusqu’où pousser l’impunité de l’art ? Jusque dans ses derniers retranchements ! La marginalité est la posture artistique par excellence. L’imposture est ailleurs. Le statut de l’artiste, c’est l’art inscrit dans la loi. Mais la fatalité se décrète-t-elle ?

La manifestation sera un modèle d’entreprise transgressive si elle ne devient pas prétexte à... s’éclater, braver le froid, sortir les enfants, tuer l’ennui le dimanche en hiver, se retrouver entre soi, dire qu’on en a été, exhiber sa créativité, satisfaire sa curiosité, se faire de nouveaux amis, un chouette souvenir, voire une nouvelle ligne dans le cv. Donc elle n’aura pas lieu. Ouf!

À quand un lobby des fonctionnaires de la subversion subsidiée ? Mais un lobby décalé, impertinent, subversif, bref : « artistique », s’il vous plaît !

- L’art est élitiste par définition !

- Choisissez une moins haute définition !

« Et la Muse, elle est syndiquée au moins ? »

Si la démocratie n’était pas devenue une religion, l’art ne connaîtrait pas une crise des vocations... surnuméraires !

DANS « Y A TROP D’ARTISTES ! », L’ESSENTIEL, C’EST LES GUILLEMETS. Ceci n’est pas une manifestation... puisque c’est une performance !

- Profession : artiste.

- Et ta soeur ?

- Idem.

L’artiste qui défile en hurlant : « Y a trop d’artistes ! » ne se défile pas au moment critique.

- Au fond, c’est une manifestation sans illusion.

- Sauf celle-là.

- Concevoir, créer et peaufiner le site

www.tropdartistes.be n’aurait pas suffi ?

- Peut-être.

Toute manifestation est-elle performative ? CONCRÈTEMENT : suffit-il de hurler « Y a trop d’artistes ! » pour que ce soit le cas ? On peut rêver... L’artiste se savait secrètement nécessaire... et voilà qu’on le décrète tout d’un coup utile, c’est-à-dire socialement rentable ! On va se laisser faire ?

Et quand le mot « artiste » sera péjoratif, on feindra la stupeur?

1 performance + 1 manifestation = 1 performanif !

Le trop-plein d’artistes est une forme d’obésité typiquement occidentale Manifestement, il y a trop d’artistes... Eh bien, mani...festoyons ! Avoir trouvé un lieu pour une MANIFESTATION utopique, voilà la PERFORMANCE !

Oui ! la question du « trop » est forcément politique !

« Le droit de manifester et le devoir... d’être artiste ? » Et puis quoi encore ? Après la journée sans voiture (18 septembre), la journée sans tabac (31 mai), la journée sans achat (26 novembre), la journée sans télé (4 décembre), la journée sans microbe (16 janvier), la journée sans que + subjonctif (17 juillet), la journée sans artiste (22 janvier) !

Si manifester servait à quelque chose, l’accès à l’art aurait été verrouillé depuis longtemps. Donc... ? Ne pleurnichons pas ! De tout temps, les artistes et l’État ont fait bon ménage à trois... Exiger un statut de l’artiste, est-ce le remède ou le symptôme ?

La locution « Trop, c’est trop ! » remonte à 1678 ! C’est dire !

Si « Y a trop d’artistes ! » était une entreprise de séduction, qui en serait la victime ? « Cet artiste ? Il est vraiment trop... » (sans commentaire)

- Vous manifestez sans conspuer la ministre de tutelle ?

- Nous ne performons sous la tutelle de personne. Nuance !

« Y A TROP D’ARTISTES ! » OU « Y A TROP DE GENS ! » ? À partir de combien de mots une manifestation devient-elle littéraire ?

Manifester, c’est assouvir publiquement une pulsion autobiographique Le principe d’art, chimère entre toutes Tout artiste plongé durablement dans un liquide propice subit une poussée virtuelle préventive, dirigée de haut en bas, égale (voire supérieure) au vide du fluide déplacé (ou non) et appliquée d’office au centre de gravité de son art. « Y a trop d’artistes ! » ® est une marque déposée délicatement sur la table de nuit d’un insomniaque hilare

L’art n’est pas un long flux tranquille. Or l’essentiel procède du superflu. Donc tout artiste est redondant.

Devenir artiste ? Vous n’y pensez pas.

SI LES ARTISTES ÉTAIENT DES TRAVAILLEURS COMME LES AUTRES, ÇA FERAIT LONGTEMPS QU’ILS SERAIENT PARTIS EN GRÈVE !

La surabondance des artistes démontre l’impasse de la démocratie.

Moins d’artistes vaut mieux que d’eux tu l’auras dans l’os par-dessus le marché !

L’art touche à sa propre limite au beau milieu de la manifestation !

Superfétatoire remonte au verbe superfetare, formé du latin classique super « par-dessus » et du latin impérial fetare « féconder », « faire des petits », dérivé de fetus « grossesse », « ponte », « portée ». La superfétation désigne donc la fécondation de deux ovules, s’opérant en deux coïts dans des périodes d’ovulation différentes.

Vous connaissez un artiste ? Perdez connaissance !

Faites l’amour ! Pas de l’art !

Foin du statut ! Un numerus clausus ! Un tirage au sort !

De la postérité la croupe est pleine !

TROP D’ART ! TROP TARD ! LA SOLUTION : Faire d’un piquet de grève... une installation artistique !

Trop d’artistes tuent pas assez d’artistes ! Faites l’intéressant, le nébuleux, le guignol, l’autiste, le délicat, le profond, le fantasque, l’inspiré, l’original, l’héroïque, l’abscons, la pute, le bohême, l’insouciant, le précurseur, l’insupportable, l’imprévisible, l’insondable, le tourmenté, l’iconoclaste, l’extravagant, l’ultra-sensible, le provocateur, l’insoumis, l’incompris, l’imbécile, l’invendable... mais Surtout pas l’artiste!

Dans le doute, abstenez-vous ! Dans la certitude, interrogez-vous ! Dans le décor, volatilisez-vous !

« Tout le monde est artiste. » Au secours !

L’art sent le bouchon... Tout s’embouteille... Même la cohorte des artistes ivres de soi...

Trop, c’est pas encore... assez ! PROFUSION I. Abondance, ampleur, débauche, débordement, démesure, encombrement, excès, flot, foison, foisonnement, foule, largesse, libé-ralité, luxe, luxuriance, masse, multiplicité, orgie, prodigalité, pullulement, superflu, superfluité, surabondance. II. Loc. À profusion : à foison, à gogo (fam.), en pagaille (fam.), à vomir (péj.). Dictionnaire des synonymes, p.548-549.

Plus d’artistes ou plus d’artistes ? Ça revient au même ! Au croisement de l’art la loi des grands nombres emboutit l’aile de la gravité.

Artiste rime avec kyste !

Les droits de l’art ignorent le devoir des hommes. « Y a trop d’artistes ! » Litote, hyperbole ou antiphrase ?

Artiste cherche modèles de solution de repli sur soi.

Trop et troupeau sont étymologiquement apparentés !

Un artiste sommeille en vous ? Continuez à le rêver ! L’art, ça tue pas... mais l’art sature !

De la baignoire de l’art le trop-plein est bouché !

Toutes les 3,81 secondes, quelque part dans le monde, quelqu’un se découvre artiste... En art comme en plein soleil l’excès nuit. Pour plus de détails, voir : L’Élite artiste. Excellence et singularité en régime démocratique, par Nathalie Heinich. Paris, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines », 2005.

Si l’art était un passe-temps, la vie serait éternelle. L’art ne peut pas accueillir tous les artistes du monde !

Trop est-il un adverbe vraiment anonyme ?

Le droit d’être artiste ou le devoir de faire des chefs-d’œuvre ?

« Y a trop d’artistes ! » est un exercice d’ insanité post-démocratique. Pourquoi la Communauté française de Belgique, en charge de la culture pour les francophones de Belgique, a-t-elle soutenu financièrement la délocalisation en France de la manifestation « Y a trop d’artistes ! » Parce qu’elle veut faire des économies, pardi ! L’indigestion menace depuis que l’art est mis à toutes les sauces!

Le but de l’art est de créer des inégalités.

V.B. Chklovski (1893-1984)

« Bientôt, il y aura de plus en plus d’artistes et de moins en moins d’hommes. »

Guy Debord, cité par Marc Voiry sur les marseillaises ondes de Radio Grenouille.

AVIS AUX PANTOUFLARDS DE L’ART : Les pieds dans le plat sont toujours nus !

La seule des 140 galeries estampillées « art contemporain »  à soutenir la performance sous forme de manifestation « Y a trop d’artistes ! » : Galerie « Les Contemporains » - + - 0 - galerielescontemporains (arobase) skynet.be  18, rue de la Croix, 1050 Bruxelles

Les artistes qui se savent en trop se rêvaient exaspérants... La dernière histoire belge Depuis que l’État pousse sa peur d’être en retard sur l’art jusqu’à soutenir, financer, voire organiser sa propre contestation, le désir inavouable de l’artiste d’être « récupéré » laisse la place à la peur d’être le dindon de sa propre farce ! EXEMPLE : Et si, en subsidiant la délocalisation en France de la manifestation-performance « Y a trop d’artistes ! » du Collectif MANIFESTEMENT, la Communauté française de Belgique, en charge de la culture, ne sciait pas la branche sur laquelle elle est assise mais celle sur laquelle elle a assis le Collectif en lui accordant son subside ? Ceux qui sont plus égaux que d’autres ne sont pas moins en trop que les autres !

On est tous en trop devant la loi de l’art

En anglais, « manifester » se dit to demonstrate. Qu’ il « Y a trop d’artistes ! » est donc démontré !

Depuis que l’art embauche,... c’est une débauche... d’artistes qui concourt à l’orgie culturelle contemporaine !

LE PROBLÈME DE L’OEUF ET DE LA POULE : L’art n’est plus une pathologie personnelle fonctionnant comme antidote à la vie pour des marginaux indécrottables. ET L’art dégage de plus en plus une atmosphère de « Unité soins palliatifs : journée porte ouverte ! »

La joie est le moment où l’art s’invite dans la manifestation Artistes, rejoignez-nous : On n’est jamais trop nombreux... pour montrer qu’on l’est !

SALMIGONDI